« Vous avez de la chance : dans votre département, le Conseil Général a choisi de financer complètement les installations photovoltaïques ». Ce discours, vous l’avez peut-être entendu la dernière fois que l’on vous a démarché au téléphone pour vous vendre des panneaux solaires. Comment éviter les arnaques ? Nous avons listé les red flags qui doivent vous alerter pour vous aider à choisir le bon installateur de panneaux photovoltaïques, en compagnie de Loïc Rodet, notre Directeur Commercial, qui possède plus de 20 ans d’expérience sur le marché du solaire.
Sommaire :
La société vous démarche par téléphone alors que vous n’avez rien demandé
En ce qui concerne l’installation de panneaux solaires, le premier signe qui doit vous alerter est le démarchage par téléphone. À moins bien sûr que vous n’ayez donné votre numéro à une entreprise pour être rappelé.
Si l’on vous démarche, la prudence est donc de mise : vérifiez les points suivants, qui témoignent d’un modèle commercial peu scrupuleux.
La société vous promet des subventions qui n’existent pas ou des panneaux gratuits
« La société qui vend des panneaux à 1 euro, c’est le plus gros des red flags.
C’est même de l’escroquerie, parce que c’est faux. »
Loïc Rodet, Directeur Commercial chez Rhône Solaire Pro
« Certaines sociétés surfent sur la popularité des dispositifs d’aide tels que Ma Prime Rénov. Or le photovoltaïque n’est pas du tout concerné. Il n’y a pas de panneaux à 1 euro, cela n’existe pas. » En effet, le dispositif d’état Ma Prime Rénov concerne principalement l’isolation thermique, et les dispositifs de chauffage tels que les pompes à chaleur et les poêles.
Prenez garde aux sociétés qui promettent un remboursement total de l’installation photovoltaïque avant même qu’elle n’ait commencé, mais également des discours du type : « Vous avez de la chance : dans votre département, le conseil général a choisi de financer complètement les installations photovoltaïques ». Comme le précise Loïc Rodet, « certains départements attribuent des primes coup de pouce, pour des montants de quelques centaines d’euros », mais cela ne rembourse jamais intégralement l’installation.
La société promet une récupération de la TVA
Loïc Rodet met également en garde contre les sociétés qui font miroiter une récupération de la TVA : « C’est une arnaque assez connue dans le photovoltaïque. Les sociétés proposent par exemple une installation à 25 000 euros alors qu’elle en vaut 18 000. Puis, elles montent une société à votre nom pour pouvoir récupérer la TVA au démarrage de l’installation. On peut se retrouver avec une société à son nom pendant des années sans le savoir. »
La société n’est pas solide financièrement
Pourquoi s’assurer de la stabilité financière d’une entreprise photovoltaïque ?
Lorsque l’on investit dans des systèmes appelés à fonctionner pendant plusieurs décennies, il est rassurant de savoir que la société sera là pour vous accompagner en cas de problème.
Loïc Rodet Directeur Commercial Rhône Solaire Pro
Car sur des installations photovoltaïques, une maintenance peut être nécessaire 10 ans après l’installation : « Soit il y a une défaillance technique immédiate, soit il ne va pas se passer grand-chose pendant plusieurs années. Les premiers problèmes peuvent apparaître au bout de 3 ou 4 ans avec du matériel bas de gamme. Avec du matériel haut de gamme, normalement, pas de problème avant au moins 10 ans. »
Comment vérifier qu’une société est fiable et stable financièrement ? « Ce qui va révéler la solidité financière d’une entreprise, c’est sa trésorerie. » Examinez notamment le capital de la société : « Une trésorerie importante signifie qu’une société est solide, du moins qu’elle a mis de côté pour faire face aux imprévus et continuer à fonctionner même face à une baisse de chiffre d’affaires et aux problématiques telles qu’un marché qui baisse. »
Faut-il choisir une société uniquement sur le critère de l’ancienneté ? Pas nécessairement. Mais cela prouve que la société a su affronter les fluctuations du marché, car comme le rappelle Loïc Rodet, « 1 entreprise sur 3 dans le privé dépose le bilan au bout de 3 ans. Cependant, même si une société a moins de 3 ans, cela peut bien se passer : cela peut être une société qui se lance dans une aventure avec une équipe compétente ! »
L’adresse de la société correspond à une boîte postale et non à des bureaux physiques, avec un entrepôt de stockage du matériel
Boîte postale ou hôtel d’entreprise… Alerte rouge lorsque « Vous vous présentez à l’adresse du siège social, mais que personne n’est sur place. Si vous arrivez chez Rhône Solaire Pro par exemple, notre équipe vous reçoit, et vous pouvez constater la présence de notre matériel dans l’entrepôt : bref, vous voyez qu’il y a une activité. »
Les entreprises domiciliées sur des boîtes postales ou des hôtels d’entreprises ont souvent un profil similaire : elles externalisent leur démarchage téléphonique et leurs agents commerciaux, puis le matériel est prélevé directement chez le distributeur avant d’être installé par un sous-traitant également. « Il n’y a rien, pas d’entrepôt, pas de distributeur. » résume Loïc Rodet.
La société ne détaille pas le matériel utilisé dans son devis
« On est censés détailler le matériel dans un devis », explique Loïc Rodet. Pour quelle raison ? « Le consommateur doit savoir exactement ce qu’il va avoir. » La méfiance est de mise si la société mentionne par exemple « kit photovoltaïque avec 8 panneaux et 8 micro-onduleurs », ou encore « tel panneau ou équivalent » sans préciser leur référence.
En effet, le choix d’une marque de matériel de qualité est l’un des éléments qui vous assure de la longévité de votre système photovoltaïque. Les installateurs fiables ne travaillent qu’avec des marques premium, pour garantir un haut niveau de performance et de sécurité.
La société n’est pas labellisée RGE
« Il faut bien faire attention que la société soit RGE. » Le label RGE, qui signifie Reconnu Garant de l’Environnement, « c’est le minimum. » Précisions de Loïc Rodet : « Ce n’est pas une qualification difficile à obtenir, donc si une entreprise n’est pas RGE, c’est un gros red flag. » Attention également aux sociétés qui ne sont pas RGE et qui utilisent le RGE de leurs sous-traitants, car comme le rappelle l’expert : « Quand on fait appel à de la sous-traitance, les deux sociétés doivent être RGE. »
Les avis les plus récents sont mauvais
Pourquoi faire particulièrement attention aux derniers avis ? « Vous pouvez obtenir de bons avis au départ puis, au bout d’un moment, diminuer la qualité de vos services. » Parmi les points négatifs mentionnés dans les avis, soyez particulièrement attentifs aux commentaires qui signalent par exemple que la société devient injoignable.
D’autres red flags qui peuvent vous mettre la puce à l’oreille
La société n’a aucun ancrage local
S’ils ne sont pas forcément rédhibitoires, ces derniers points doivent nécessiter quelques éclaircissements, de manière à vous assurer de la fiabilité de votre installateur de panneaux solaires.
« Il faut éviter les sociétés nationales qui viennent de se monter et qui sont sur des grands réseaux. Leurs noms contiennent souvent France et/ou Énergie. » Car comme l’explique Loïc Rodet : « Sous-traitance, proposition de subventions… en général, ces sociétés qui se présentent sous une bannière nationale cumulent les red flags. »
La société pratique la sous-traitance
Ce point n’est pas nécessairement synonyme d’escroquerie. Cependant, une société qui sous-traite l’installation des panneaux solaires maîtrise moins la qualité de l’installation, mais aussi les conditions de service après-vente. « Les sous-traitants ont tendance à tirer sur les prix : dès qu’il y a un problème de SAV, les prix sont tellement tirés que le sous-traitant n’y retourne pas. »
